La nouvelle phase de débat public concernant l’A31 Bis Moselle nord s’effectue dans un moment de fortes tensions autour des questions économiques, sociales et écologiques. Le capitalisme fait de l’autoroute le moyen privilégié pour faire circuler les marchandises et les salariés, mettre en concurrence les territoires et délocaliser les productions. Ainsi la puissance publique et les usagers sont tenus de financer toujours plus d’infrastructures routières pour répondre aux exigences du marché, et cela au détriment d’autres investissements, dans les services publics notamment.
La question des transports, en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique, est d’une telle importance que le Président de la République lui-même annonce un plan pour équiper dix métropoles de R.E.R. Au plus haut niveau de l’Etat, comme dans toute la société française, la nécessité de favoriser les transports décarbonés apparait comme une urgente nécessité: ce qui pouvait être à l’époque une erreur de jugement est aujourd’hui une faute lourde contre la population et la planète.
Depuis trente ans, les promoteurs de l’A32 puis de l’A31 bis ignorent les alternatives à la voiture individuelle. Les arguments avancés pour justifier les travaux autoroutiers ne tiennent pas du tout compte des exigences de lutte contre le réchauffement climatique.
Les communistes sont pleinement solidaires de la lutte engagée par le collectif pour empêcher la réalisation du tronçon.
Le développement exponentiel des échanges franco-luxembourgeois doit être interrogé tant du point de vue de sa pertinence économique que du point de vue de ses conséquences en matière d’aménagement du territoire : il y a urgence à dépasser ce modèle de domination économique engendrée par le libéralisme européen pour élaborer un modèle de coopération construit avec l’ensemble des territoires concernés : Allemagne-Wallonie-Luxembourg-France. En Lorraine comme ailleurs, des milliers de salariés sont contraints de se déplacer de plus en plus loin pour aller travailler, mais aussi pour se soigner, se divertir, faire les courses….Les restructurations économiques, la précarité et le manque d’emploi ont conduit à l’augmentation du temps et des distances de transport, et cela au détriment de la vie personnelle et familiale.
La circulation sur route et autoroute contribue fortement au réchauffement climatique et génère des pollutions importantes. Tout cela conduit à des nuisances terribles pour la population. Ainsi la mobilité n’est pas seulement un enjeu économique mais aussi de santé publique et d’environnement. Pour le PCF Moselle, les choix en matière de transport doivent tenir compte de la transition écologique.
La première responsabilité des décideurs publics n’est-elle pas d’abord de veiller à la santé et au bien être des populations d’aujourd’hui et des générations futures ? La Moselle, ce n’est pas seulement le Sillon Mosellan,mais tout un département qui a un grand besoin de développement. La concentration des activités dans le Sillon Mosellan conduit à développer des inégalités et des difficultés.
Il faut se saisir du débat public sur l’A 31 Bis: il est indispensable de refuser une progression perpétuelle du trafic autoroutier.