En 2020, pour la première fois depuis 1939, deux communistes sont entrés au gouvernement espagnol, à la faveur d’une alliance avec les socialistes. Alberto Garzon a été nommé ministre de la Consommation, et Yolanda Diaz détient le portefeuille du Travail. Depuis son arrivée dans ce ministère, Yolanda Diaz a pour objectif d’améliorer la situation des travailleurs dans un pays gravement touché par la crise financière de 2008, puis, dans un second temps, par la crise de la Covid-19. En l’espace d’un an et demi au gouvernement, elle a déjà obtenu plusieurs victoires pour les salariés espagnols.
Dans le contexte de pandémie, elle a réussi à instaurer un ensemble de mesures visant à protéger les travailleurs : interdiction des licenciements liés à la crise sanitaire, adoption d’un ensemble de garanties pour les salariés en télétravail, et notamment d’un droit à la déconnexion.

Elle cherche aussi à améliorer le pouvoir d’achat des plus précaires, dans un pays où les travailleurs pauvres sont très nombreux : le salaire minimum espagnol, s’il reste plus faible qu’en France, a augmenté de 5,5 % en 2020. Par ailleurs, elle est revenue sur des mesures mises en place par les gouvernements de droite précédents, qui facilitaient les licenciements. Grâce à son action, la loi autorisant les patrons espagnols à licencier un employé lorsqu’il était en arrêt maladie plus de huit jours sur deux mois a été supprimée.
La ministre communiste souhaite aussi encadrer l’ubérisation de l’économie, qui met à mal les droits des travailleurs. L’Espagne est ainsi l’un des premiers pays à avoir adopté une loi obligeant les entreprises ayant recours à des travailleurs indépendants (Deliveroo, Uber, etc.) à les salarier. Elle s’est enfin attaquée à un autre problème : les conditions de vie indignes des travailleurs immigrés, notamment dans le secteur agricole. Pour cela, elle a débloqué des moyens supplémentaires pour que les inspecteurs du travail puissent se rendre sur le terrain et faire respecter les droits des travailleurs étrangers, suscitant au passage la colère du patronat. Cette bataille se poursuit encore.
L’exemple de Yolanda Diaz nous montre que la présence de communistes au gouvernement améliore grandement la situation des salariés, de deux façons. En leur garantissant des protections nouvelles et en améliorant leur pouvoir d’une part, mais aussi en luttant contre les nouvelles formes d’exploitation comme l’ubérisation d’autre part.
Cet article est extrait de notre journal L’Avis en rouge n°3 de février-mars 2022, à retrouver dans son intégralité sur la page Kiosque de ce site.