La lutte contre le réchauffement climatique est une obligation qui devrait s’imposer à toute décision publique, et en particulier lorsqu’il s’agit de décider d’infrastructures qui contribueront à aménager le territoire pour de nombreuses décennies. Nous savons qu’une course de vitesse est engagée au niveau de la planète pour freiner le réchauffement climatique. À ce jour, La France se contente de belles déclarations, mais dans les faits les décisions restent prisonnières des schémas anciens. Le projet de l’autoroute A31 bis en est l’illustration.
Depuis 30 ans, les pouvoirs publics observent la massification du travail frontalier vers le Luxembourg sans anticiper sur ces flux et sans construire des réponses adaptées aux exigences d’aujourd’hui et de demain.
Dans ces récentes déclarations, le préfet de Moselle « oublie » tout simplement la prise en compte de la lutte contre le réchauffement climatique. Dans sa version actuelle, le projet de l’A31bis est un projet climaticide.

En France, 31 % des émissions de gaz à effet de serre sont imputables aux transports, et en particulier aux transports routiers et autoroutiers. Il est donc indispensable de construire d’autres réponses, qui permettent une décroissance des flux de véhicules. Des dizaines de milliers de mosellans seront victimes des pollutions supplémentaires engendrées par l’augmentation de trafic.
Dans ce dossier, l’État n’est pas stratège et incapable de financer les investissements nécessaires. Il est donc urgent de changer de logiciel pour élaborer des solutions respectueuses des usagers, des populations concernées et des générations futures.
Il s’agit, en premier lieu, d’investir massivement dans le ferroviaire et les transports collectifs. En second lieu, il faut réduire le trafic de marchandises sur cet axe en développant le fret ferroviaire et fluvial. Enfin, il est nécessaire de simplifier le télétravail pour les frontaliers. Augmenter le nombre de télétravailleurs, c’est aussi réduire le volume de véhicules en circulation.
Il est scandaleux que la dernière conférence intergouvernementale franco-luxembourgeoise n’ait pas examiné ces questions.
L’avenir de la Moselle, du Luxembourg, et celui de la planète
sont indissociablement liés !
La lutte contre le réchauffement climatique appelle la remise en cause des logiques du passé. La décision publique peut devenir vertueuse en réduisant le trafic autoroutier pour favoriser la transition écologique. Notre pays doit se donner les moyens pour faire les investissements publics nécessaires.
Une concertation générale est prévue en 2022 pour dégager la variante préférentielle concernant le projet de l’A31bis. Le PCF Moselle, ses élus et militants s’adresseront aux pouvoirs publics pour faire entendre leurs propositions.
Cet article est extrait de notre journal L’Avis en rouge n°3 de février-mars 2022, à retrouver dans son intégralité sur la page Kiosque de ce site.