Les relations franco-luxembourgeoises sont devenues un élément structurant de la vie régionale. Elles produisent des effets qui façonnent toute la vie économique, sociale de la région. La 6e conférence intergouvernementale du 19 octobre 2021 à Esch-Belval était un rendez-vous important pour la Lorraine et sa population. Plusieurs ministres français et luxembourgeois s’y sont donnés rendez-vous. Une occasion pour le PCF de renouveler sa demande de mise en place d’une compensation financière versée par la Grand-Duché aux collectivités locales de résidence des travailleurs frontaliers.
En effet, Le développement économique du Luxembourg repose sur le travail frontalier : sur 442 000 salariés au Luxembourg, plus de 210 000 sont des travailleurs frontaliers, dont 112 000 français. Le Luxembourg utilise cette main d’œuvre fournie par les pays voisins sans partager la richesse produite par ces salariés, et c’est l’une des clés de sa prospérité.
Or, la massification des flux transfrontaliers entraine de nombreuses inégalités et difficultés supplémentaires pour le territoire lorrain. Des milliers de français travaillent en France sous le statut de travailleur détaché par une entreprise luxembourgeoise, sans cotiser à la sécurité sociale française et sans y payer d’impôts. Le Luxembourg recrute une main d’œuvre de plus en plus qualifiée sans participer à sa formation. Des entreprises lorraines délocalisent également leur siège au Luxembourg par commodité fiscale et sociale. La situation des communes frontalières est inquiétante et mérite un examen particulier et urgent.
Tout cela appelle une remise à plat de ce modèle. Les directives européennes ont encouragé la libre circulation de la main d’œuvre, sans se soucier des effets produits.
Il y a donc urgence à inventer autre chose : un nouveau modèle d’échanges transfrontaliers est nécessaire. Il doit prendre en compte, en premier lieu, les besoins de la population et des territoires.
Les communistes demandent la mise en place d’une compensation financière versée par le Grand-Duché du Luxembourg aux collectivités locales de résidence des frontaliers. Ce financement pourrait contribuer à la construction d’une politique de codéveloppement équilibré, afin de répondre aux besoins de la population. La France doit exiger cette compensation qui est une nécessité pour nos collectivités locales.
La construction européenne et les échanges bilatéraux doivent rompre avec les logiques du passé. Les échanges franco-luxembourgeois doivent être porteurs d’un nouveau modèle de développement intégrant les exigences sociales et écologiques, en rupture avec les logiques libérales de mises en concurrence des salariés et des territoires.
Le PCF Lorraine, à travers ses élus et militants, travaille dans cette perspective et formulera des propositions nouvelles dans les prochaines semaines.