Le Sdis est un service public placé sous la responsabilité du département. Il assure des missions essentielles de secours aux personnes sur l’ensemble du territoire. La qualité et la rapidité de ses interventions sont des questions de vie ou de mort. Or, depuis plusieurs années, une réorganisation discrète est opérée, qui n’est pas sans conséquences sur le niveau de qualité du service public dans sa capacité à répondre à l’ensemble des situations d’aide aux personnes et aux biens. Notre article fait le point.
Plus de 70 000 interventions sont réalisées chaque année par les pompiers en Moselle. Depuis quelques années, certaines missions leur ont été retirées au bénéfice d’entreprises privées. Aujourd’hui, pour l’enlèvement d’un nid de guêpes ou de frelons, il faut appeler une société spécialisée (compter 150 €). Mais des modifications plus conséquences sont également à l’œuvre. Par exemple, les pompiers n’interviennent plus en cas d’inondation ou en cas de panne d’ascenseur. Et tant pis pour les usagers !
En matière de secours aux personnes, comme pour les interventions concernant des biens, il est pourtant important de pouvoir agir rapidement et avec les moyens adéquats. Cela permet de limiter efficacement les conséquences d’un sinistre/accident.
Une exigence à laquelle la professionnalisation du travail des pompiers répondait grâce à des procédures d’interventions opérationnelles, garantissant de surcroît la sécurité des pompiers. Mais cela nécessitait, bien entendu, des moyens adaptés et du personnels en nombre…
La proximité est aussi un élément essentiel de l’efficacité de ce service public. Intervenir rapidement, c’est sauver des vies, mais c’est aussi limiter la propagation d’un incendie. Cela est particulièrement vrai en ville, où l’habitat est concentré et ancien. Les pompiers assurent aussi, bien souvent, les carences des autres services publics.
La Ville de Metz dispose d’une caserne, située Porte des Allemands, à proximité immédiate du cœur de ville. Mais ce centre est menacé de fermeture au nom d’une réorganisation pilotée par une volonté de limiter, voire de réduire, les moyens accordés à ce service public. Metz ne dispose plus des moyens et des personnels nécessaires pour assurer la sécurité des biens et des personnes : à plusieurs reprises des interventions à Metz se sont faites dans des conditions dégradées à cause d’effectifs insuffisants. Il a même fallu faire appel à des moyens venant de Montigny-lès-Metz, d’Hagondange ou de Moyeuvre-Grande !
Pour l’anecdote, tout récemment, en présence de Patrick Weiten lui-même (président du Conseil départemental), un agent du département pris d’un malaise a été pris en charge tardivement par une équipe de pompiers venant de Montigny, celle de Metz n’ayant pas la capacité d’intervenir.
Avant la réorganisation en cours du Service interministériel de défense et de protection civiles (SID), l’effectif moyen de cette caserne était de 32 à 40 agents par tranche de 24h. Il est aujourd’hui d’environ 20 agents.
Le département a modifié le règlement intérieur du Sdis en supprimant les délais d’intervention obligatoire de 15 minutes pour un secours aux personnes et de 20 minutes pour un incendie. Ces délais sont devenus indicatifs. Aujourd’hui, 50 % des délais d’intervention ne sont pas respectés !
Ces reculs du service public d’incendie et de secours, dans l’agglomération messine comme dans l’ensemble du département, sont directement liée aux décisions de la majorité du Conseil départemental. Il y a une volonté de limiter la dépense publique liée au secours.
Le Conseil départemental doit revoir sa copie !
Pour réduire les coûts d’entretiens du matériel, la direction du Sdis57 veut même diminuer le nombre de grandes échelles. Un équipement de proximité incontestablement indispensable pour sauver des vies en cas d’incendie… Le Sdis entend aussi réduire le nombre de camions tout-terrains car leur nombre serait « trop important pourtant la Moselle », qui est pourtant département forestier. D’autant plus que ces véhicules servent aussi en cas d’inondations. Ils sont donc doublement utiles. Les territoires ruraux seront probablement les plus impactés par ces mesures.
Des décisions dangereuses pour la population, qui doivent être remises en cause immédiatement !

Des pompiers des casernes de Forbach, Thionville et Metz avaient déjà entamé une grève en 2019 pour alerter sur la situation / ©CgtSdis57