Voilà 8 ans que l’association France-Kurdistan a été créé symboliquement (le 9 janvier 2013), en riposte au triple féminicide d’État, commis sur le sol français par les services secrets turcs contre 3 militantes kurdes : Rojbin, Sakiné, Leyla. Le mois de janvier 2021 était donc un mois anniversaire, qui a occasionné, comme chaque année, des manifestations importantes pour dénoncer l’impunité et revendiquer la justice. Est-ce purement symbolique, est-ce peine perdue ? Plusieurs éléments nous laissent penser le contraire… et la mobilisation continue, avec des actions fortes pour soutenir le combat des femmes kurdes.
Pour la première fois dans l’histoire de la justice française, il a été reconnu qu’il s’agissait d’un crime d’État. Il faut maintenant identifier les commanditaires et les juger. Des preuves et des noms ont été rassemblés, l’enquête vient d’être relancée et se poursuit.

Malgré le temps qui s’écoule, non seulement ce triple féminicide ne tombe pas dans l’oubli, mais motive toujours plus d’associations, d’élu(e)s, de journalistes, de citoyen(ne)s. Cette année, malgré le contexte, des manifestations importantes ont eu lieu dans plusieurs villes de France.
La compréhension à l’égard des revendications et de la résistance des kurdes de Turquie et du Rojava grandit, la solidarité se développe. Nous le vérifions au travers du rayonnement de France-Kurdistan, même s’il reste toujours beaucoup à faire.
Recep Tayyip Erdogan est de plus en plus reconnu comme un homme dangereux, non seulement pour les kurdes mais aussi pour l’Europe et le monde. Emmanuel Macron doit avoir le courage de l’affronter, non seulement pour des raisons stratégiques et militaires, mais aussi pour la démocratie dans notre propre pays. Nous osons aussi penser que la France n’est pas condamnée indéfiniment à subir un régime liberticide, et que « La Roue tournera » comme le dit Sélahattin Demirtas dans son livre rédigé en prison.
Depuis 2015 et la très grande répression qu’exerce Erdogan contre les élu(e)s progressistes kurdes, députés, maires, adjoints, conseillers et même employés municipaux, nous menons des actions suivies de soutien à l’adresse de plusieurs prisonnières et prisonniers.
Notre campagne « Je pense à toi ! » se traduit par des parrainages d’élu(e)s, des ateliers d’écriture, des cafés littéraires pour présenter les œuvres de S. Demirtas.
Nous venons de rejoindre une campagne de solidarité internationale en faveur d’une jeune artiste de 32 ans, Nûdem Durak, condamnée à 19 ans de prison pour avoir chanté dans sa langue maternelle, le kurde ! Une lettre d’elle nous est parvenue fin-décembre, où elle dit tout l’espoir que cela lui apporte, et dont elle a terriblement besoin pour tenir.
Pour sa libération, nous avons lancé un appel aux artistes, qui répondent généreusement, et dont nous publions chaque semaine sur la page Facebook de l’association, des affiches, peintures, dessins, messages, chants, déclarations de soutien, etc. En espérant pouvoir les exposer en live, un jour.
N’hésitez pas à nous contacter pour participer à cette campagne, nous comptons sur vous !
Association France-Kurdistan / Sylvie Jan – sylviejan75@gmail.com / 06 21 02 21 30
À écouter à propos de l’enquête : l’interview de l’avocat des familles Maître Antoine Comt