Le PCF se félicite du large rassemblement, le 27 novembre au soir, pour s’opposer à un projet de loi dangereux pour la République. La proposition de loi sur la « sécurité globale » suscite une opposition de plus en plus large, en France, en Europe et dans le monde. Des dizaines de milliers de personnes ont déjà manifesté contre ce projet dans tout le pays ces derniers jours, samedi dernier notamment. À Metz ce vendredi soir, nous étions près de 500 à hisser les drapeaux à l’appel de la Ligue des droits de l’Homme.
Les députés communistes, les militants communistes, sont mobilisés dans tout le pays pour contribuer à ce combat. Le gouvernement de Macron entend accentuer la dérive sécuritaire en donnant aux polices municipales et aux agents de sécurités privés des prérogatives supplémentaires sans aucun contrôle.
Nous rappelons que le Défenseur des droits, autorité indépendante représentée par Claire Hédon, a souligné dans son avis du 5 novembre que cette loi contient d’immenses risques d’atteintes au droit au respect de la vie privée, d’obstacles au contrôle des forces de sécurité et d’atteintes aux libertés d’information et de communication, d’atteintes aux principes constitutionnels d’égalité devant la loi, de nécessité des peines, de proportionnalité et d’individualisation des peines.
Trois rapporteurs spéciaux de l’ONU ont également clairement indiqué, dans leur rapport du 12 novembre, craindre que « l’adoption et l’application de cette proposition de loi puissent entraîner des atteintes importantes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales ».
En particulier si l’article 24 était en application : combien de cas de violences policières auraient été passées sous silence ? Le refus du gouvernement de se mobiliser contre les violences d’une minorité d’agents porte atteinte à l’ensemble des forces de l’ordre. Il y a quelques jours encore, un producteur de musique s’est fait littéralement tabasser par trois policiers. Pendant de longues minutes, il a subi coups et insultes racistes. Un tel acharnement est indigne d’une police républicaine.

Nous souhaitons aussi insister sur la Liberté de la presse, qui est une liberté particulière, car elle est au service de l’intérêt général, de la démocratie. Son histoire est intimement liée à la conquête des libertés démocratiques et des droits sociaux. La liberté des journalistes est la condition du droit de savoir des citoyens.
La doctrine du maintien de l’ordre doit, en outre, être profondément révisée pour mettre un terme à des pratiques qui, loin de garantir l’ordre public, participent d’une stratégie de la tension qui encourage les violences, met en danger la sécurité des manifestant.e.s, et creuse le fossé entre les citoyen.ne.s et la Police.
Nous basculons d’un « état de droit » à un État qui se donne tous les droits !
C’est parce que le libéralisme est incapable de susciter l’adhésion populaire qu’il est gagné par des pulsions autoritaires dangereuse pour la République. Tout doit être entrepris pour obtenir le retrait de ce texte et défendre et développer les libertés démocratiques. La République, refondée ne peut et ne doit être que démocratique et sociale.
Ce discours a été prononcé par Jacques Maréchal, secrétaire départemental du PCF57, lors du rassemblement du 27 novembre à Metz. Il a achevé son intervention par quelques vers de Paul Éluard :
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.