Une réunion publique a été organisée à Algrange le 29 novembre 2023, à propos de la fusion des communautés de communes Val de Fensch et Porte de France. Celle-ci est un nouvel exemple d’une organisation territoriale pensée selon des logiques austéritaires et libérales.
Une fusion n’est pas un simple acte administratif mais un engagement définitif avec des conséquences pour tous les habitants. Quelles sont ces conséquences ?
Un manque de démocratie locale qui interroge
C’est la question que les élus de la majorité du conseil municipal d’Algrange avaient posé à la communauté de communes du Val de Fensch : aucune réponse précise n’est apportée à ce jour. Des déclamations d’intention, des thèmes abordés mais pas de projets définis…
Les élus d’Algrange avaient souhaité des échanges avec la population des 23 communes concernées. Cela avait été fait pour le changement de fonctionnement des ordures ménagères, les citoyens avaient pu poser toutes les questions qui les préoccupaient. Des conseillers communautaires avaient apporté des réponses, levé des inquiétudes. Or, pour la fusion, ces débats ont été refusés pour rester entre élus. Alors que cette fusion n’était pas à l’ordre du jour de ce mandat, dans les deux agglomérations, elle semble précipitée. Pourquoi ne pas en faire un enjeu des prochaines municipales en 2026 ?
La municipalité communiste d’Algrange prend ses responsabilités
Les élus de la majorité communiste du conseil municipal d’Algrange avaient donc voté contre et organisé un débat public au centre socioculturel de la commune. Les deux présidents de Portes de France et du Val de Fensch avaient été invités à la réunion, aucun n’avait répondu. C’est dommage, car de nouvelles questions restent sans réponses.
A ce débat public étaient présents des Algrangeois mais aussi des habitants de communes voisines, Neufchef, Florange, ainsi que de Porte de France.
Voici en résumé les interrogations et points de vue des citoyens présents qui ont le sentiment d’une fusion bâclée.
- Quel impact sur le personnel ? Des suppressions d’emplois pour limiter les doublons ?
- Avant de parler de projets en direction des habitants, on voit arriver des dépenses importantes pour le futur siège, 15 millions ? 20 Millions ?
- Pourquoi tenir les populations dans l’ignorance ?
- Pourquoi ne pas avoir désigné un commissaire enquêteur qui aurait pu donner des éléments intéressants ?
- Quelle représentation des communes et quelles compétences leurs restera-t-il ?
- Quelles conséquences sur la collecte et le traitement des ordures ménagères ?
- N’est-ce pas une fusion politique ?
- Les conclusions des cabinets d’études qui ont travaillé sur la fusion sont-elles objectives ou vont-elles dans le sens de ceux qui les paient ?
- Le Val de Fensch semble sacrifié.
La question de l’A31 Bis est venue en débat avec les conséquences sur la santé publique, le tout-autoroute, alors que jamais ne sont évoquées les solutions de transport alternatives.
Cette fusion, par le poids de Thionville, ne va-t-elle pas entrainer une décision que ne souhaitent pas les Florangeois ? L’exemple de l’Eurométropole de Metz démontre que les habitants ne vivent pas mieux qu’avant sa création. Les fusions éloignent les centres de décisions des citoyens.
Le traité de Maastricht fut évoqué, lui qui inscrit dans ses objectifs, la diminution du nombre de communes en France.
En conclusion, cette fusion est loin des recueillir l’adhésion des populations des 2 agglomérations existantes. Des élus, qui ont voté pour, se déclarent pourtant sceptiques. Ils pensent même que cela n’apportera rien aux habitants de leurs communes. Ils peuvent encore s’opposer lors des votes qui vont avoir lieu dans leurs conseils municipaux. Cette fusion crée un malaise, c’est le moins que l’on puisse dire et constater. Nous continuerons à agir dans l’intérêt de nos habitants, même si la fusion est adoptée, sans débats, sauf à Algrange.
