Le mercredi 23 avril 2025, la direction française d’ArcelorMittal a annoncé la suppression de 636 emplois dans le pays, suite à un Comité Economique et Social (CSE). Plusieurs sites industriels sont touchés, dont celui de Florange, en Moselle, où jusqu’à 200 postes pourraient être menacés. Il s’agit de postes administratifs, mais aussi de la fermeture d’un des deux fours de laminage du site mosellan. Pour justifier ces suppressions, la direction invoque le transfert de fonctions administratives en Inde, ainsi que la concurrence étrangère, notamment venue de Chine, d’Inde ou des Etats-Unis.
Mais ces arguments ne tiennent pas face à la réalité des faits: la concurrence indienne dénoncée par ArcelorMittal sur le marché européen n’en est pas une, puisque l’acier indien qui arrive sur notre territoire est produit dans des usines appartenant elles aussi au groupe ArcelorMittal! Il ne s’agit pas de lutter contre la concurrence, mais bien de démanteler progressivement l’appareil industriel local au profit de l’acier indien, jugé plus profitable.
Pourtant, l’argent existe chez ArcelorMittal: chaque année, entre 300 et 400 millions d’euros de dividendes sont versés, et plus de 12 milliards d’euros de rachats d’action ont été réalisés sur les cinq dernières années. A cette débauche d’argent privé s’ajoute une débauche d’argent public: en 2023, le groupe a touché plus de 300 millions d’euros d’aides de l’Etat, ce dernier en promettant plus de 800 millions supplémentaires dans des projets de décarbonation!
La Fédération de Moselle du Parti Communiste Français exprime sa vive indignation face à cette décision, et apporte son soutien à tous les travailleurs du groupe. Nous appelons l’Etat, qui a massivement aidé cette entreprise, à prendre ses responsabilités pour éviter une nouvelle saignée industrielle. C’est pourquoi nous demandons:
→ La nationalisation de l’entreprise pour assurer son sauvetage, le maintien des emplois et le développement des activités.
→ Une véritable politique de réindustrialisation du pays, avec la mise en place d’une filière de production d’acier bas carbone grâce à l’électrification du processus. Cela demande des moyens conséquents et une planification qui imposent de sortir la filière des mains des groupes capitalistes obsédés par le profit.
La production d’acier est un enjeu de souveraineté nationale, l’Allemagne et l’Italie ont su préserver des capacités industrielles plus importantes. Notre pays doit préserver ses atouts industriels.
