La laïcité est l’une des pierres angulaires de la République. Elle est ce principe qui garantit la liberté absolue de conscience, de croire ou de ne pas croire. La volonté annoncée de François Grosdidier de participer au financement de la grande Mosquée de Metz s’inscrit dans un contexte général de remise en cause de la laïcité par la droite dans notre pays.
Sans méconnaître le fait religieux, elle n’entend ni reconnaître, ni financer aucun culte, et elle récuse toute prétention à faire prévaloir des préceptes religieux sur les lois de la collectivité citoyenne. Elle est en ce sens la condition de la souveraineté du peuple.
Rappelons que lorsque la République acte la séparation de l’Eglise et de l’Etat par la loi de 1905, la Moselle comme l’Alsace sont annexées par l’Allemagne. Le Concordat signé par Napoléon 1er et le pape, et les statuts particuliers dont sont dotés les cultes protestants et israélite perdurent dans ces départements, même après leur retour dans la France.
Mais, une situation héritée de l’histoire n’est pas immuable. L’inscription dans la Constitution de l’avortement en est un signe éclatant. Il est de la responsabilité des élus et des forces politiques de consolider la République, ses principes fondateurs et son unité. En ce sens, octroyer de l’argent public pour l’édification d’un lieu de culte est en opposition totale avec le principe de laïcité.
A gauche et dans le mouvement progressiste une majorité existe pour faire progresser la laïcité en Alsace Moselle : aller vers l’ extinction du concordat, comme c’est en cours au Luxembourg, est ainsi un objectif qui peut rassembler largement. Les communistes y sont favorables.
Cette perspective était au centre du colloque récent organisé par l’espace Jean BURGER, le 9 décembre dernier à Metz, en présence notamment du vice-président du Sénat Pierre Ouzoulias. La proposition du maire de Metz tourne le dos à cet objectif.
Le fait religieux ne doit ni être ni contesté, ni consolidé par la puissance publique : il y va également de l’indépendance des cultes. La distribution de subvention publique n’est pas neutre, elle remet en cause la pleine indépendance du subventionné et crée un lien de subordination vis-à-vis de la collectivité.
La subvention de la construction de la mosquée s’inscrit une volonté de consolider le concordat que nous ne partageons pas. Au lieu de développer toujours plus les liens entre la collectivité et les divers groupes religieux, la municipalité devrait s’en tenir au strict respect de la laïcité et se désengager également du financement des autres cultes.
La construction de lieux de cultes et autres initiatives à caractère religieux doivent être financées par des fonds privés, tant en ce qui concerne le culte musulman que les autres cultes. C’est le sens de notre opposition au Concordat et à toutes les atteintes à la laïcité existant Alsace-Moselle. Pour toutes ces raisons, les communistes messins affirment leur désaccord à un financement public de la grande mosquée de Metz.
Dans une société aux multiples fractures, où l’on entend si souvent nier les discriminations et le racisme, nous voulons une République pour toutes et pour tous. Nous voulons une commune qui rassemble en faisant progresser l’égalité et la laïcité .
