Depuis quelques mois, la population de Dieuze et des environs est vent debout contre un projet écocide. La société Aquamark, qui extrait et embouteille de l’eau pour l’entreprise de la grande distribution Leclerc, a pour objectif d’implanter une usine d’embouteillage sur un terrain appartenant à la commune.

Un danger local, un enjeu global

A l’heure actuelle, ce projet reste flou aux yeux du public : les chiffres communiqués par la mairie et la société sur les retombées en matière d’emploi et de fiscalité sont fluctuants en fonction des interlocuteurs.

Dès l’annonce de cette installation, les citoyens et les associations du territoire ont formé un collectif, auquel les communistes locaux apportent leur soutien, qui devrait bientôt se transformer en association afin de pérenniser la lutte. Les arguments qu’ils avancent sont particulièrement pertinents.

Localement, on craint une pression trop forte sur la ressource en eau et la nappe phréatique, alors que l’on sait que ces dernières ont été particulièrement mises à mal par les épisodes de sécheresse de plus en plus intenses et réguliers que connaît le pays. C’est un projet à rebours des enjeux climatiques actuels : accentuer la pression sur la ressource et développer toujours plus l’usage de plastique jetable serait un danger supplémentaire pour nos écosystèmes et pour le climat.

Toujours sur le plan environnemental, le collectif citoyen estime que l’implantation de cette usine entraînerait le passage quotidien de soixante-cinq camions. On imagine sans peine les nuisances pour la population à court terme, mais aussi des émissions de CO² supplémentaires dont on se passerait bien.

Les habitants ont déjà lancé une pétition, qui a recueilli plus d’un millier de signatures et qui peut être consultée ici 

Au-delà de cet exemple local, le collectif citoyen est bien conscient que la question de l’eau nécessite une mobilisation d’échelle internationale car elle se pose aujourd’hui partout. Une manifestation est ainsi prévue à Genève, devant le siège mondial de la multinationale Nestlé, l’un des principaux acteurs de la destruction des nappes phréatiques dans le monde avec ses nombreuses usines d’embouteillage. Des contacts sont aussi établis avec des collectifs citoyens en lutte dans d’autres parties du territoire français, notamment à Vittel où les dégâts sur la ressource en eau sont mesurables année après année.

Cet exemple révèle encore une fois que le capitalisme ne fait pas que broyer les humains : il exploite aussi la nature et l’exploitera jusqu’à l’épuisement. A nous de nous organiser pour barrer la route aux grands groupes capitalistes.

La fédération de Moselle du Parti Communiste Français demande l’arrêt de ce projet et la sanctuarisation de la ressource en eau à Dieuze. Elle soutiendra et relayera la lutte de la population locale pour l’amplifier.